Magnétotransport dans des hétérostructures 2D et magnétomètres à effet Hall
Fabrication et modélisation
Afin d’optimiser les performances des capteurs à effet hall en graphène et comprendre l’influence de la géométrie, du profil du dopage électronique, de la densité de défauts et des différents régimes de diffusion des porteurs de charges nous avons mené des études fondamentales des propriétés galvanomagnétiques du graphène en faisant varier plusieurs paramètres tels que le champ magnétique, la température, les conditions de polarisation et la qualité des échantillons. Ainsi, nous avons pu développer un modèle numérique d’un capteur en graphène capable de reproduire quantitativement l’amplitude de l’effet Hall, l’amplitude de la résistance longitudinale, la dépendance de la résistance et de la sensibilité en fonction de la tension de grille et du courant de polarisation (cf. figure « Modèle ») ainsi que la magnétorésistance en fonction du champ magnétique [L. Petit et al., article en cours de préparation]. Notre modèle basé sur le formalisme de Boltzmann et dont l’originalité repose sur la modélisation semi-empirique des poches d’électrons et de trous induites dans le graphène par les impuretés, permet ainsi de combler les lacunes du modèle à deux porteurs communément utilisé pour décrire les propriétés de transport du graphène [B. Chen et al., Carbon. 94, 585 (2015) ; M.K.Joo et al., ACS Nano. 10, 8803 (2016) ; G. Song et al., Com. Phys. 2, 65 (2019)]. Nous avons ainsi démontré le rôle clé des inhomogénéités de dopage dans le graphène sur la forme de la magnétorésistance ainsi que le rôle essentiel du courant de polarisation sur la modulation du dopage au sein du canal et donc son impact sur l’amplitude de l’effet Hall. En outre, le modèle que nous avons développé permet de prédire la réponse des capteurs en graphène sous n’importe quelle excitation magnétique, qu’elle soit homogène dans l’espace, inhomogène ou même dépendante du temps.